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La perception de la socialisation raciale et la construction de l’identité chez les adolescents issus de l’immigration d’Afrique noire en France
L’article de Ferdinand Ezembe, publié dans l’ouvrage Identité Collective et Altérité en 1999, aborde la problématique de la socialisation raciale et de la construction de l’identité chez les adolescents issus de l’immigration d’Afrique noire en France. Il souligne que les études antérieures s’étaient largement concentrées sur les différences culturelles, se basant sur la dynamique intérieur/extérieur et public/privé pour décrire l’identité.
D’une part, l’environnement privé est forgé par des éléments liés à la culture d’origine comme la langue, la religion (soulignant l’importance de l’islam), et les coutumes familiales. D’autre part, l’extérieur est influencé par les normes françaises, la langue et un mode de vie différent, souvent perçu comme plus individualiste. Ce dualisme est interprété de différentes manières par les chercheurs : certains voient un métissage harmonieux, tandis que d’autres, comme Nicollet, s’inquiètent d’une francisation qui pourrait éloigner les enfants de leur culture d’origine.
Ezembe évoque également les conséquences de l’acculturation, qui pourrait être superficielle, menant à une dichotomie identitaire chez ces jeunes. Les ethnopsychiatres suggèrent que le manque de repères culturels chez ces adolescents peut entraîner un clivage identitaire, et une proposition pour remédier à cela est le recours à des rites d’initiation.
Une observation notable est la quasi-absence de discussions académiques sur l’identité raciale, attribuée à une tradition française qui évite la reconnaissance des minorités raciales. L’auteur réfute cette indifférence en affirmant que ces groupes ont une existence sociale tangible et sont souvent victimes de discriminations.
Le texte présente aussi une recherche sur la socialisation raciale menée avec un questionnaire adapté à la communauté africaine en France, impliquant 104 adolescents. Les résultats montrent que la pratique religieuse est centrale dans leur identité, influençant d’autres domaines comme la fierté culturelle et la sensibilisation au racisme. La recherche suggère aussi que les adolescents musulmans ont une vision plus conciliante de la société française que leurs camarades chrétiens.
Les résultats révèlent d’importantes corrélations liées à la taille de la famille et aux dynamiques de genre, soulignant que les garçons tendent à minimiser les effets du racisme, tandis que les filles, en étant plus conscientes de leur double exclusion (en tant que femmes et personnes noires), intègrent davantage la thématique du racisme dans leur identité.
Enfin, l’article plaide pour une compréhension plus précise de la construction identitaire des adolescents africains immigrés, en suggérant de futures recherches qui pourraient explorer les différences entre garçons et filles dans divers contextes familiaux ou géographiques.